Le mercredi 29 novembre, Alexandre Borrell interrogeait Guillaume Meurice, humoriste et chroniqueur à France Inter, lors d’une rencontre à la médiathèque Elsa-Triolet et Aragon d’Argenteuil intitulée « L’actualité, juste pour rire ? Le traitement de l’information par l’humour ».
Quelques étudiants (les plus téméraires) de la salle 421 ont fait le déplacement pour l’occasion. Le natif de Chenôve, petite ville située dans la banlieue sud de Dijon a en effet le pouvoir de faire rire continuellement son public, même sur des sujets jugés parfois sensibles. Passé par le cours Florent de 2002 à 2005, il explique d’ailleurs qu’il a été le premier à « blaguer » sur l’antenne de France Inter après les attentats qui ont touché Paris en novembre 2015 – « c’est dans ma nature de rire de tout » souligne-t-il, même si, dans ces circonstances particulières, il a d’abord douté, avant de trouver un angle qui permettait une relative légèreté après l’horreur. L’humoriste rend une forme d’hommage à son père, vendeur de journaux qui passait ses journées à débattre avec sa clientèle et qui lui a insufflé le goût d’aller au bout d’un raisonnement. Il raconte que lorsqu’il était adolescent, il était déjà le premier à blaguer à tout propos et que cela pouvait parfois irriter.
– Êtes-vous encore un “humoriste payé à faire des blagues” comme vous le revendiquez, ou l’éditorialiste a-t-il pris le dessus ?
– Je suis évidemment toujours un humoriste qui essaye de partager ses convictions, sa vision de tout ce “bordel”, en tentant de faire rire son prochain et sa prochaine. Le fait qu’on puisse me confondre avec un journaliste n’est pas réjouissant pour l’état du journalisme aujourd’hui. Le fait que Christophe Barbier ait une carte de presse, non plus.
L’interview se poursuit et vient une question sur son avis sur la manière de s’informer, avec l’émergence des réseaux sociaux, de l’info en continu… « Les générations qui arrivent, c’est des gamins qui n’allument plus la télé, il est primordial de passer par les médias alternatifs », mais le plus important selon le chroniqueur
c’est de développer son esprit critique. Ce qui est sur Internet n’est pas forcément vrai et la méfiance face aux médias traditionnels est là, envers BFM par exemple et je la remarque. Mais après les gens vont sur Internet et pensent détenir la vérité alors qu’ils viennent de lire un article sur FDeSouche ou je ne sais quel site du genre conspiration.com. Il faut donc se demander “qui est la personne qui raconte cela, est-ce qu’il y a un travail sérieux et fiable derrière tout ça ?”.
À l’occasion des échanges avec l’assistance, le sérieux alterne avec la légèreté, du glissement de Dieudonné de l’humour vers l’outrance au pouvoir présumé de l’humour, de l’accueil amusé que lui ont fait les jeunes candidats à la présidence des Républicains à la sélection qu’il doit opérer parmi les nombreuses sollicitations militantes ou commerciales dont il fait l’objet. L’humoriste entame aussi une conversation avec un membre du public qui débouche sur un débat sur le nombre de personnes qui se déclarent « vegan » à Argenteuil !
Lors de cette rencontre, le spectateur est passé par diverses émotions, avec l’évocation de sujets sensibles comme le terrorisme, la violence, les fake news pour ensuite se pencher sur des sujets bien plus légers. Guillaume Meurice semble répondre avec honnêteté à l’assistance, et confirmer ainsi qu’il est à l’aise à l’antenne parce qu’il n’y incarne pas un personnage.
Répartie, culot, impertinence… et surtout un humour imparable, c’est un condensé de tout cela qui permet à Charline Vanhoenacker aux côtés d’Alex Vizorek et Guillaume Meurice de continuer à donner le sourire chaque jour aux auditeurs de France Inter.
Hugo Rémond-Marques – https://twitter.com/Hugo_Remd
(promotion M1, 2017-2018)